Cela va faire maintenant 5 ans que la SAPN-FNE 05 a créé cette initiative unique dans les Hautes-Alpes: un projet de collecte à vélo et de valorisation des biodéchets dans le centre-ville de Gap. L’objectif: sensibiliser les citoyens au devenir de leurs déchets afin de les réduire et de les trier à la source. Et accessoirement, éviter l’enfouissement de quelques centaines de kilos de bio-déchets.

En quoi cela consiste ?
Compost’Alpes, ce sont trois collectes hebdomadaires, réalisées en vélo électrique chez les 8 restaurateurs et boulangers partenaires. Si le projet existe, c’est grâce aux bénévoles et aux “écovolonterres” de l’association Uniscité qui, en binôme, réalisent tour à tour les collectes. Une fois récupérés, les déchets sont ensuite apportés jusqu’à un lieu de compostage situé sur un des terrains mis à disposition par des particuliers bénévoles. Les composteurs, construits lors de chantiers participatifs, accueillent les biodéchets qui sont ensuite mélangés à du broyat fourni par les entreprises d’élagage partenaires, afin d’assurer un équilibre entre matières azotées et carbonées, ce qui permettra d’obtenir un compost de qualité. Après plusieurs mois de maturation, ces déchets puants et encombrants se sont transformés en une ressource précieuse permettant de faire pousser des légumes de qualité.
Qu’est ce que le compostage ?
Le compostage est un processus de décomposition de la matière organique par des micro-organismes en présence d’air. A l’issue de cette dégradation se créer du compost. Composter permet de valoriser ses biodéchets en réduisant le volume de ses ordures ménagères. Le compost peut être ensuite utilisé pour le jardin comme amendement de la terre. Cette pratique s’effectue depuis des millénaires notamment avec le compostage en tas. Le composteur individuel présente plusieurs avantages : esthétique, propre, prend peu de places, protège contre les animaux(rongeurs, animaux domestiques…).
Les biodéchets
Selon la définition juridique les biodéchets concernent « tout déchet non dangereux biodégradable de jardin ou de parc, tout déchet non dangereux alimentaire ou de cuisine issu notamment des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que tout déchet comparable provenant des établissements de production ou de transformation de denrées alimentaires ». article R541-8 du code de l’environnement.
Il peut s’agir de déchets verts provenant de l’entretien d’espaces végétalisés (branchages, résidus de cultures, tonte de gazon) ou alimentaires (résidus liés à la production et consommation de nourriture). D’une manière générale se sont des déchets putrescible qui se décomposent donc naturellement par des organismes vivants.
La fermentation
Les micro-organismes sont la clef du processus de fermentation. Deux processus sont en jeu : premièrement la minéralisation de la matière organique, c’est à dire la décomposition des éléments complexes en substances simples, et deuxièmement l’humidification, qui produit l’humus. Ces deux processus se déroulent en même temps mais de façon inversée.
Pourquoi composter ?
Le fait de composter est utile car cela permet de fabriquer un engrais 100% naturel, et donc évite d’acheter des produits de synthèse pour amender le sol. Par conséquent, les plantes sont nourris avec des produits non polluants.
En outre, composter réduit également de 30% le volume des ordures ménagères. En effet, il faut savoir qu’en 2016 en France 345 kg/habitant/an déchets, soit 2 267 000 t/an soit 458 kg par habitant par an en région PACA. Au niveau des déchets verts on compte environ 77 kg par habitant par an. Le brulage de ces déchets rejette de nombreuses substances toxiques nuisibles pour la santé. Brûler 50kg de végétaux à l’air libre émet autant que 13000 km parcourus par une voiture diesel récente. Or, 10% de la mortalité régionale (2700 décès) pourrait être évités.
Par ailleurs, cette pratique permet d’apprendre de la Nature, et aussi d’éviter les gaz à effet de serre (GES). Effectivement le tri à la source limite les GES, de façon directe en évitant les émanations de méthane, et indirectement en limitant l’utilisation d’engrais. Le méthane issu des Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND) représente 3% du total des émissions de GES, ce qui est beaucoup. En plus de cela, l’ONU évalue à 1 million le nombre de morts prématurés par an liées à l’ozone essentiellement formé en présence d’émissions de méthane. En exerçant le tri à la source il y a donc moins de biodéchets enfouis. Une action juridique est d’ailleurs en cours pour exiger de l’exploitant ISDND de Sorbiers qu’il limite enfin la pollution climatique qu’elle provoque. Notre association membre CLIMAT 05 met en cause l’État pour son laxisme à ce sujet.
Comment composter ?
En ville comme en campagne on peut fabriquer son propre compost. Ce geste est doublement bénéfique car il permet de produire gratuitement son propre engrais pour fertiliser ses plantes tout en allégeant sa poubelle. Vous voulez vous lancer mais vous ne savez pas comment faire ? Voici quelques indications sur les types de compostage, de déchets et les règles a respecter.
Quels sont les types de compostage ?
Le compost peut se réaliser de différente manières, par exemple en bas, en tas, en bac partagés ou en lombricompostage.
Le compostage en bac : il permet d’accélérer le processus de fermentation. Il est avantageux car il est peu encombrant, résiste bien aux aléas climatiques, il est inaccessibles pour les animaux et présente une durée de compostage limitée. Par contre, il faut régulièrement le surveiller, il est plus difficile de le brasser et pour des besoins supérieur à 1000 litre, le compostage est complexe.
Le compostage en tas : C’est la solution la plus simple si vous avez de la place. Lorsque le tas atteint 1m à 1,5m de haut, il suffit juste de le retourner et de le laisser reposer. Les avantages sont que l’on peut le brasser facilement, il est gratuit, la surveillance et l’accès est facile, le volume est libre, et il présente une humidification et une évaporation naturelle. Cependant, il est accessible aux animaux, vulnérable aux aléas climatiques et long a se décomposer. Cependant des solutions pour améliorer le compostage existe comme construire un bac cubique à l’aide de planches ou de palettes, un treillis métallique cylindrique, ou encore un box en parpaing.
Le composteur partagé : C’est le même principe que le composteur individuel mais il nécessite au moins 2 bacs dont 1 pour le compostage et l’autre pour la matière sèche. Sachant qu’il faut aussi prévoir un stock de broyat (branches, copeaux de bois, matière sèche). Il présente les mêmes avantages que le composteur individuel avec en plus une dimension sociale, vu qu’il est partagé avec d’autres personnes d’une copropriété par exemple. Il présente cependant un risque de démobilisation de certains habitants et d’une multiplication des erreurs de compostage.
Le lombricomposteur : Il fonctionne à l’aide de vers rouges qui décomposent les déchets repartis dans plusieurs plateaux. Il a les avantages d’être plus autonome car il n’y a pas besoin de retourner les biodéchets, d’être plus simple notamment pour la récolte, et d’être rapide ainsi que de produire des lombrithés. Cependant, il a une grande sensibilité aux aléas climatiques, il a un volume limité, il est impossible d’y déposer certains déchets organiques, et la gestion des apports humides/sec est délicate.
Quels déchets composter ?
Il arrive parfois que l’on doute de ce que l’on peut composter. La fiche ci-dessous vous permettra de savoir quoi composter et comment.
Fiche récapitulative du compostage
Les règles d’or
Une fois que vous avez choisi votre mode de compostage et que vous savez quoi composter, il vous faut savoir comment procéder. Voici donc 4 règles d’or pour réussir son compostage :
- Apporter un bon mix de biodéchets en faisant un mélange de 50 % de biodéchets humide et 50 % de biodéchets sec.
- Fragmenter les déchets, ce qui va faciliter l’action des micro-organismes et accélérer le compostage.
- Aérer le compost une fois par mois en le brassant
- Surveiller l’humidité, car si il y en a trop cela empêche l’aération du compost. A l’inverse, les déchets deviennent sec, les micro-organismes meurent, et le processus s’arrête.
Bilan de l’année 2024

Frise chronologique du nombre de biodéchets collectés en tonnes (t) par années

Compost’Alpes, un projet qui recherche des bénévoles
Ce projet fonctionne avec l’aide des bénévoles, c’est pour cela que nous avons besoin de personnes motivé.e.s pour réaliser ces collectes. Les créneaux horaires sont :
- le mardi de 17h à 18h30
- le jeudi de 15h à 16h30
- le vendredi de 14h à 15h30
Pour plus de renseignements vous pouvez vous référer au guide de compostage de l’ADEME : https://ademe.typepad.fr/files/guide_ademe_compostage_domestique.pdf
Si vous souhaitez participer au projet, n’hésitez pas à nous contacter par mail à sapn@wanadoo.fr